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Il casse la porte d’une maison, revend son butin, mais nie le cambriolage

Lundi, le tribunal d’Arras a jugé et condamné un jeune homme de 19 ans pour un cambriolage commis en août, en état de récidive. Pour se défendre, le prévenu a livré une version ubuesque qui n’a guère convaincu.

«  Un monsieur que vous ne connaissez pas vous demande de casser la porte d’une maison que vous ne connaissez pas et d’y prendre des choses qui ne sont pas à vous et vous ne trouvez pas ça étrange ?  », demande la juge. Moussa Sakho, jeune homme de 19 ans, ne se démonte pas. «  Non  », répond-il.

La justice arrageoise se penchait lundi sur une affaire de cambriolage. Les faits sont simples. Entre le 6 et le 7 août, route de Cambrai, un cambriolage est commis. Le propriétaire découvre sa maison sens dessus dessous. On lui a volé des lunettes de soleil de cyclisme, des jumelles, un lecteur MP3-vidéo portable, un lecteur DVD-Blue-Ray, une visseuse, un équipement de massage ainsi qu’une chaîne à laquelle il tient beaucoup car cadeau offert par sa mère défunte.

Le 8 août, la victime se rend à Cash Converters à Arras pour alerter le commerce de ne pas reprendre les objets qu’il leur signale. Ce que le spécialiste de la reprise « cash » fera malgré tout, au grand dam de l’intéressé et de la police, un peu énervée. Rapidement, Moussa Sakho est identifié. Dans la maison qu’il a visitée, on a retrouvé ses empreintes partout. Seulement les siennes. Cela a son importance…

« Vous, chez vous, vous cassez la porte pour entrer ? Vous voulez vraiment maintenir cette version ? »

Car en garde à vue et encore lundi au tribunal, le suspect livre une version qui pourrait être amusante s’il s’agissait d’une série télé humoristique. Le jeune homme logé au foyer le Petit Âtre prétend qu’il ne s’agit pas d’un cambriolage. Selon lui, le soir des faits, il fêtait un anniversaire quand il s’est retrouvé avec un individu qui lui a demandé de l’aider à rentrer chez lui en défonçant sa porte d’entrée, comme il lui a indiqué le faire à chaque fois. La juge, qui rappelle que M. Sakho a déjà été condamné pour vol avec effraction en mars dernier, en reste bouche bée. «  Vous, chez vous, vous cassez la porte pour entrer ? Vous voulez vraiment maintenir cette version  ? »

La victime, elle, n’y croit pas une seconde. Et confie son ressenti : «  Ça fait quand même un choc. J’ai eu peur de retrouver quelqu’un chez moi. J’ai retrouvé toutes mes affaires retournées, les tiroirs vidés. Quelqu’un a pris son temps, la fouille a été minutieuse. J’ai retrouvé ma vie étalée par terre.  »

Le substitut du procureur n’est pas dupe : «  Je ne crois pas à ses explications, il y a eu trop de mensonges dans ce dossier.  » Et d’adresser une pique à CashConverters : «  À mon sens, ces magasins ne sont pas très regardants sur l’origine des biens. On leur avait demandé s’ils avaient ce type d’objets volés, ils ont dit non alors qu’ils les possédaient et les ont vendus après.  »

Jugement : trois mois de prison ferme.

une nouvelle publiée dans lavoixdunord.fr

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